Îlot Fleurie

C’était en juillet 1991, Saint-Roch n’en finissait plus de mourir. À l’ombre des taudis de la côtes d’Abraham, à l’intersection des rues St-Vallier Est et Fleurie, trois hommes s’emparent d’un terrain vague appartenant à la ville. Là où les politiciens avaient semé le doute, ils plantent des fleurs, installent une sculpture. Petit geste symbolique réprimandé à ses premières heures par les autorités, l’initiative prend très vite des proportions insoupçonnées.

Encouragés par un animateur de radio, des gens de tous les milieux empoignent pelles, râteaux et brouettes tandis que des entreprises privées venues d’aussi loin que L’Islet-sur-Mer font don des matériaux nécessaires à la réalisation de ce qui allait devenir la belle histoire de l’Îlot Fleurie. « C’est une opération au cœur de la ville, à ciel ouvert », me dit calmement Fortier, à genoux, les deux mains dans la terre. En trois semaines, le quartier Saint-Roch retrouvera une partie de sa dignité. Ne pouvant plus nier la portée du geste des citoyens, à la mi-août, la ville de Québec faisait l’installation d’une glissage et de balançoires. « Il était tout à fait légitime pour les gens du milieu d’aspirer à une meilleure qualité de vie » reconnaîtra plus tard le maire de Québec, Jean-Paul L’Allier.

Ce qui ne devait être qu’un geste éphémère durera jusqu’au 30 mai 2007, date de la dissolution de l’organisme. Il y a eu le symposium de peinture « plywood stock » de 1993, le symposium de sculpture « Émergence » de 1994, le « sky art » d’Otto Piene et le « land art » de Bill Vazan en 1996. Sur le site de l’Îlot Fleurie, les sculptures d’Armand Robitaille, Henry Saxe, Don Darby et Irénée Lemieux montent la garde.

Entre deux allées de pétanque et un immense jardin communautaire, un atelier à ciel ouvert, des artistes, des enfants, des rêveurs… Pendant cinq ans, Fortier s’investie dans la réalisation de cette œuvre collective. Denise, sa femme, l’accompagne et deviendra, pour le meilleur et pour le pire, la marraine de l’Îlot Fleurie. En 1998, l’Îlot Fleurie sera déménagé sous les Bretelle d’accès de l’autoroute Dufferin-Montmorency pour faire place à un complexe d’habitation.

Saint-Roch Fin fin année 1970 Début 1980
Saint-Roch section sud Fin 1970 / Début 1980 Crédit photo: photographe inconnu

1991 – Îlot Fleurie répond à un besoin et redonne de la dignité aux citoyens et citoyennes du quartier Saint-Roch

Îlot Fleurie Photo de Groupe 1991
Quelques bénévoles et artistes de l’Îlot Fleurie: Christian Basquin, Léopold, Lise Thomassin, Denise Thomassin, Louis Fortier, Roger McKay 1991 Louis Fortier, Collection personnelle.

1995 – Îlot Fleurie prend de la maturité et est toujours aussi actif sur les plans culturels et artistiques du quartier Saint-Roch

Îlot Fleurie Jardin Communautaire
Jardin Communautaire Circa 1995 Louis Fortier, Collection personnelle.
Jardin Saint-Roch
Parc Saint-Roch Circa 1995 Louis Fortier, Collection personnelle.

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